Que pensent les Français des commerces de centre-ville ? [Étude exclusive]

Quelle image les Français ont de leurs commerces de centre-ville ? Pour le savoir, LSA a demandé à l’institut d’enquête Appinio de sonder en exclusivité 1 500 d’entre eux sur leurs habitudes d’achats et la perception qu’ils ont des commerces de cœur de ville. La photographie qui ressort de ce sondage est très positive. Loin du spectre d’un exode urbain massif qui a accompagné la sortie du Covid, les commerces ont visiblement joué un rôle non négligeable dans l’attachement des Français à leurs centres-villes. Pour eux, ces magasins sont essentiels à la vie de quartier (95 %), vecteurs de lien social (91 %) et simplifient la vie quotidienne (94 %).

Pratiques, ludiques, sympas, ils les fréquentent de façon très soutenue. En particulier les jeunes. Des chiffres qui corroborent ceux publiés par les grands acteurs des centres commerciaux qui constatent une forte hausse de la fréquentation des sites de centre-ville (+ 11,2 % après un + 6,8 % en 2022). Toutefois, les inquiétudes sont nombreuses.

Deux Français sur trois (63 %) déclarent y faire moins d’achats à cause de l’inflation, un sur deux (54 %) craint même qu’ils ne soient voués à disparaître et 83 % attendent davantage d’initiatives des municipalités. Parmi les revendications : des facilités de stationnement, des horaires élargis, y compris au dimanche, davantage de services digitaux, mais pas forcément plus de caisses automatiques ou de magasins autonomes, sujets où le clivage des générations et l’importance des liens physiques noués avec les magasins et leurs équipes se font sentir.

Méthodologie 

Étude conduite en France du 16 au 21 janvier 2024 auprès de 1 500 répondants âgés de 18 ans et plus, représentatifs de la population française. Représentativité nationale assurée par application de quotas (âge, genre, CSP, régions et taille d’agglomération). Vous pouvez en consulter tous les résultats sur la plate-forme web interactive qu’Appinio met à la disposition des lecteurs de LSA et qui vous  permet d’effectuer les tris que vous jugerez utiles par âges, régions, types d’agglomérations. Une exclusivité Appinio pour LSA.

Image et usages

52,3 %

Le pourcentage de sondés qui estiment avoir une relation privilégiée avec un ou plusieurs commerçants de leur centre-ville

Vue par un politologue, l’image que se font les Français de leurs commerces de centres-villes ressemble à un plébiscite. Ils sont 73 % à y faire des achats au moins une fois par semaine. Ils sont unanimes pour dire que ces commerces sont essentiels à la vie de quartier (95 %), et simplifient la vie (94 %). Qu’ils sont aussi vecteurs de liens (44 %), source de contact humain (43 %) et que l’on s’y balade (44 %) avec plaisir.

Les inquiétudes, les freins et les revendications

Qui aime bien s’inquiète : 54 % des Français craignent que les commerces de centre-ville ne soient voués à disparaître. Si 62 % estiment que les prix pratiqués y sont excessifs, les difficultés d’accès (41 %) et les horaires non adaptés (24 %) sont aussi relevés. Quant à la voiture, alors que 71 % souhaiteraient plus de stationnements, 67 % se disent favorables à leur interdiction en centre-ville les week-ends…

Jean-Yves Laffon, directeur d’Appinio France

« Les Français sont attachés à la vie commerçante en centre-ville. Ils sont quasi unanimes pour dire que les commerces du centre-ville sont essentiels à la vie de quartier (95 %), vecteurs de lien social (91 %) et simplifient la vie quotidienne (94%). » 

Les pistes d'amélioration

Les facilités d’accès et certains services comme les drives piéton et les casiers figurent parmi les améliorations réclamées. Mais les Français sont partagés sur les caisses automatiques et les magasins autonomes. Logique vu l’attachement qu’ils semblent porter aux magasins pour lesquels ils sont avides de recommandations et de bouche-à-oreille (51 %) plus que des avis en ligne (17 % seulement !).

Les magasins fréquentés

Du pain et des soins, telles sont les destinations principales – et les plus attendues – des commerces de centre-ville. Boulangerie-pâtisserie (78 %), supermarchés (68 %) sont les plus visités – et les plus indispensables – en alimentaire, loin devant la boucherie-charcuterie (37 %). Du côté du non-alimentaire, pharmacies (88 %), opticiens (73 %) et fleuristes (69 %) tiennent la corde.