Après 18 000 licenciements en janvier, Amazon limoge 9000 salariés supplémentaires
Ces nouvelles coupes auront lieu dans les divisions les plus rentables de l’entreprise : la publicité, le cloud mais également la plateforme vidéo de gaming Twitch.
Lélia de Matharel
\ 11h18
Lélia de Matharel
L’hécatombe continue chez Amazon : Andy Jassy, PDG de la multinationale depuis juillet 2021, annonce le 20 mars la suppression de 9000 postes en plus des 18 000 licenciements annoncés en janvier 2023, dans un message adressé à ses collaborateurs sur le site de l’entreprise. Cela porte à 27 000 le nombre total de collaborateurs limogés. Les personnes concernées, dont certaines sont installées en Europe, seront informées de leur mise à pied entre le 15 et le 30 avril.
Ces départs concerneront principalement le département publicitaire d’Amazon, sa branche cloud AWS, mais également son équipe RH (baptisée PXT dans le jargon amazonien) et sa plateforme vidéo dédiée au gaming Twitch. « La première vague de licenciement était consacrée aux business unit les moins rentables, comme celles dédiées au retail, un choix de redimensionnement des activités justifié face au ralentissement économique mondial. Or, aujourd’hui, Andy Jassy s’attaque à des entités jusqu’alors épargnées car les plus profitables d’Amazon. Amazon Ads et AWS sont les deux pépites du groupe… Ils vont probablement supprimer des postes de commerciaux qui aidaient les marques à prendre en main les outils publicitaires par exemple et se recentrer sur la technologie », souligne Kevin Buzaglo, directeur de l’agence Deeploy, qui aide les marques à vendre sur le site du géant du Net. Un signe de la forte pression des marchés pour un retour express à la rentabilité.
Tailler dans les coûts
La fin du boom des ventes en ligne lié au Covid et la vague inflationniste pèsent sur les résultats du groupe, qui a enregistré en 2022 sa première perte nette depuis… 8 ans. « Depuis plusieurs années, la majorité de nos divisions ont ajouté un nombre significatif de salariés à leurs équipes, ce qui avait du sens au vu de ce qui se déroulait alors dans notre business et dans l’économie toute entière. Mais au regard de l’incertitude économique actuelle et qui reste valable dans un futur proche, nous avons choisi de rationaliser nos coûts et le nombre de nos salariés », explique Andy Jassy dans son message. Pour savoir quels salariés devaient être écartés de l’entreprise, chaque division a effectué un bilan de son activité. Les équipes publicitaires, de AWS et autre Twitch n’avaient pas encore fini d’évaluer leurs résultats en janvier au moment de la précédente annonce, d’où ce nouvel épisode de coupe, justifie le dirigeant, qui a en parallèle décidé d’enterrer plus de 40 projets d’entrepôts et de fermer certaines de ses supérettes automatisées Amazon Go pour alléger ses coûts.
En valeur absolue, le nombre total de licenciement est très important, mais rapporté au total des colossaux effectifs que compte le groupe (1,54 million de salariés fin 2022), il reste plus faible que celui d’autres entreprises de la tech qui ont également licencié. 1,7% des troupes d’Amazon ont été remerciées depuis 2022, contre plus de 50% chez Twitter, 20% chez Snapchat et autour de 10% chez Shopify ou Salesforce.
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