Casino : dernière ligne droite, près de 3000 postes et 32 magasins en jeu
Ce 4 et 5 septembre se tiennent deux CSEC au siège de Saint-Etienne pour valider les deux derniers PSE concernant presque 3000 postes de DCF et d’Easydis. Côté magasins, les choses vont encore bouger dans les prochaines semaines, la date butoir pour les 32 magasins non repris étant fin septembre-début octobre.
Magali Picard
\ 13h59
Magali Picard
Rentrée morose pour les quelques milliers de salariés qui travaillent dans les différents sièges des enseignes du groupe Casino, entre Saint-Etienne, bastion historique du siège, Vitry-sur-Seine (Franprix), Clichy-la-Garenne (Monoprix), sans compter les quatre entrepôts situés à Gaël, près de Rennes, Limoges, Besançon et Toulon.
Ce mercredi 4 septembre et jeudi 5, se tiendront à Saint-Etienne deux comités sociaux et économiques centraux (CSEC). Leur objet : donner un avis sur les deux derniers plans de sauvegarde de l’emploi (PSE) concernant les équipes de Distribution Casino France (DCF) et d’Easydis (logistique). Que l’avis soit négatif ou positif, les dossiers partent ensuite devant la direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Dreets). Celle-ci devrait les valider d'ici à trois semaines.
Trois à quatre magasins auraient trouvé un repreneur…
Auparavant, six sociétés du groupe ont eu droit à la même procédure : Casino Services, AMC (la centrale d’achats où il reste autour de 300 salariés), IGC (Immobilière Groupe Casino), Campus Casino pour la formation et enfin les sièges de Monoprix, à Clichy-la-Garenne, et de Franprix, à Vitry-sur-Seine. Dans ces deux derniers, les avis ont été rendus cet été. Le premier (Monoprix) porte sur 9 % de la masse salariale, soit 103 salariés sur un total de 1 100 ; le second (Franprix) sur 80 personnes sur un total de 1 000 également. Restaient donc DCF et Easydis, la date butoir étant le 6 septembre, quatre mois après l’ouverture des discussions entre la direction et les partenaires sociaux le 6 mai.
Les deux derniers CSEC qui ont lieu demain et après-demain portent sur la majorité des effectifs concernés par les plans sociaux : 2025 personnes pour DCF et 767 pour Easydis, selon les syndicats. Pour rappel, le 24 avril, a été annoncé un plan de réduction des effectifs par la nouvelle équipe du groupe Casino portant sur une fourchette oscillant entre 1 293 et 3 267 emplois. Selon certains, ces chiffres sont à manier avec précaution pour plusieurs raisons : une période de départ anticipé a été ouverte depuis juillet et il y aura également des créations de postes, notamment dans le service de paye mutualisé à Saint-Etienne. Enfin, certains magasins devraient trouver un repreneur.
Ce dernier sujet est brûlant. « Trois magasins sur les 32 ont reçu une offre ferme », précise Didier Marion, porte-parole de l’intersyndicale et délégué CFE-CGC. Il s’agit de trois supermarchés : celui d’Agen (Le Passage), qui emploie 20 salariés, Vénissieux (Vénissy), qui compte 29 salariés et Echirolles, près de Grenoble, 25 salariés. Reste un certain nombre d’hypermarchés, comme Brest (110 salariés), Montpellier Odysseum (95 salariés) ou Saint-Michel-sur-Orge (87 salariés) sans repreneur à ce jour. Au total, selon nos estimations, ceux qui n'ont pas trouvé de repreneur à ce jour, soit une petite trentaine de magasins, emploient autour d'un millier de salariés.
…quand d’autres n’en ont plus
Le 2 septembre, sur BFM Business, Dominique Schelcher, président de Coopérative U, a dit tout haut ce que tous les professionnels savent : « il y aura un deuxième tour, voire un troisième tour. Des magasins vont être revendus ». Parmi les 400 magasins repris par Intermarché, Auchan et Carrefour, certains ont finalement quitté les listes des repris. C’est le cas notamment du Casino situé à Celleneuve, près de Montpellier, où le repreneur potentiel n’aurait pas voulu reprendre le contrat de Fresh (Grand Frais), ainsi que près de Béziers, à Colombiers, à La Londe-les-Maures (Var) et à Marseille Saint-Gabriel. Leur cession est différée. Les chiffres définitifs du nombre de personnes concernées par le plan social ne seront pas connus avant quelques semaines. « Mi-novembre, les lettres de licenciement effectives pour DCF partiront », dit-on à la direction. D'ici là, les choses auront encore bougé.
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