Castorama accélère sa transformation numérique
Castorama fourmille d’innovations numériques : un outil de reconnaissance d’images, une application mobile et la possibilité de concevoir de A à Z son projet de cuisine en ligne. Explications.
Jean-Noël Caussil
\ 10h25
Jean-Noël Caussil
Un client qui trouve rapidement l’article recherché est un client satisfait. Et un client satisfait a toutes les chances d’acheter. La logique est implacable. Mais reste encore à rendre tout cela concret. Castorama s’y évertue autant que possible, à travers sa transformation numérique en cours. Premier étage de la fusée : la mise en ligne, depuis courant septembre, d’un outil de reconnaissance d’images sur son site de vente en ligne (de même que sur celui de Brico Dépôt, enseigne appartenant au même groupe, Kingfisher).
Le "Shazam" du bricolage
Le principe ? Tout simple : un « Shazam du bricolage ». A savoir une petite icone, à côté du moteur de recherche principal et en bas des fiches produits, permettant, en téléchargeant n’importe quelle photo, d’accéder à des articles similaires. « Sur nos marchés, décrire une peinture, un luminaire ou un objet de décoration n’est jamais simple. L’idée est donc de sortir du texte et d’utiliser l’image pour gagner en efficacité », témoigne Romain Roulleau, le directeur marketing, digital et clients de Castorama France.
Pour assurer ce service, Kingfisher s’est associé à une start-up israélienne, Syte, spécialiste du sujet, rencontrée à New York, à l’occasion du salon NRF. « Les premières retombées sont très bonnes avec des taux de conversion trois à quatre fois supérieurs par rapport à une recherche textuelle », se réjouit Romain Roulleau. Et, évidemment, c’est là un outil est taillé pour une utilisation via smartphone, rapide, suivant une impulsion : je vois un objet, il me plaît, je prends une photo et regarde ce qui s’en approche. Cela va très bien à Castorama dont, déjà, 70% du trafic, et près de la moitié des ventes e-commerce sont faites via mobiles.
Radioguidage en rayons
Autre avantage : ce moteur de recherche interne s’autonourrit des recherches effectuées. En clair : il apprend de lui-même et s’enrichit au fur et à mesure du temps. Quant à l’ordre de présentation des suggestions, il s’effectue en fonction des points de similitudes et pas, que l’on se rassure, en fonction des produits où l’enseigne pourrait « marger » le plus.
Il est, surtout, aujourd’hui une pièce maîtresse de « l’appli » mobile Castorama, disponible très prochainement sur Android et, dans la foulée, sur iOS. C’est là l’autre grande nouveauté de l’enseigne. Outre cette recherche par images, la carte de fidélité y est intégrée et l’on y retrouve un service permettant de se guider en magasins : « Vous recherchez par exemple un tournevis, l’application vous renseigne, dans le magasin de votre choix, sur l’état des stocks et vous indique dans quelle allée se rendre pour le trouver », explique Romain Roulleau.
Enfin, dernière innovation présentée par l’enseigne : la possibilité, désormais offerte, de prendre un rendez-vous en ligne pour organiser, à des heures plus souples et larges que celles d’un magasin, son projet de conception de cuisine, le tout sans plus avoir à se rendre en point de vente.
Les chiffres
6%
Le poids des ventes en ligne dans le chiffre d’affaires de Castorama au premier semestre 2020, contre 2% au premier semestre 2019.
3 à 4 fois plus
La progression du taux de conversion avec la recherche par images plutôt que par texte.
Sources : Kingfisher.
Ce que fait Leroy Merlin de son côté, à Tourcoing
Leroy Merlin, le grand concurrent de Castorama en France, n’est pas en reste elle non plus. L’enseigne s’est associée, dès 2019, à une autre start-up, américaine celle-là, Slyce, pour mettre en place le même genre de service de reconnaissance d’images. Et poursuit avec cette dernière puisqu’une nouvelle expérimentation, d’une durée de six mois, va débuter en novembre au sein du magasin de Tourcoing (Nord). Le rayon quincaillerie du point de vente va être équipé d’un kiosque à reconnaissance 3D, l’équivalent d’un cube de 40 cm de côté, dans lequel les clients pourront placer n’importe quelle pièce de quincaillerie (vis, boulons, rondelles, clous, crochets, etc.). Qui ne s’est jamais en effet rendu dans son magasin de bricolage, une vis à la main, dans l’espoir fou de retrouver la même, rapidement ? Ce kiosque est là pour réaliser ce petit miracle : il est programmé pour reconnaître la pièce et pour afficher sur son écran la référence correspondante, en indiquant la zone du rayon dans laquelle elle se trouve. Mieux encore : l’étiquette prix qui correspond à la référence se mettra à clignoter pour guider le client.
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