Déstockage Shein à Rouen : le gérant de la boutique éphémère revient sur ce succès fou
À Rouen, l’ouverture d’un magasin éphémère Shein a suscité un véritable engouement. Clément Langlais, son gérant, dévoile les coulisses de ce corner de 40 m² qui attire les foules.
Emilie-Xuân Nguyen
\ 18h34
Emilie-Xuân Nguyen
Quand il décroche le téléphone, Clément Langlais avoue que nous sommes loin d'être les seuls journalistes à le contacter au sujet de son magasin Shein éphémère. À l'origine, cette opération devait dynamiser une boutique de colis perdus, mais elle s'est transformée en véritable succès. "On s'attendait à avoir du monde, mais pas à ce point", partage Clément Langlais, gérant de ce corner éphémère de 40 m² installé dans sa boutique rouennaise, au 42 rue de la République. "Si nous avions su, nous aurions mis plus de moyens", confie-t-il. À noter que Shein n'est pas à l'origine de ce déstockage.
150 mètres de queue et des effectifs renforcés
Dès les premiers jours de l'opération, les clients se sont amassés devant la boutique, formant des files d'attente pouvant atteindre 150 mètres. Les effectifs ont donc été renforcés, passant ainsi de deux à six personnes dans la boutique. En moyenne, 200 à 300 passages en caisse sont enregistrés chaque jour, avec un panier moyen d'une vingtaine d'euros. Mais ce chiffre ne reflète pas la diversité des achats. "Certaines clientes achètent deux maillots de bain quand certaines repartent avec des chariots entiers", précise-t-il, ajoutant que la clientèle est majoritairement féminine.
Ce spécialiste du déstockage a mis la main sur 26 000 pièces issues d'une plate-forme européenne où transitent les produits Shein. L'opération, lancée le 11 février, prendra fin le 8 ou le 15 mars, selon l'évolution des stocks. "Nous avons vendu un peu moins de la moitié des pièces dès la première semaine", estime Clément Langlais.
L'une des raisons du succès est bien évidemment le prix, mais aussi la possibilité de toucher et d'essayer les vêtements, ce qui est impossible en ligne. D'ailleurs, les tarifs sont encore plus compétitifs que ceux de la plate-forme chinoise, puisque la vente se fait au poids. Comptez 1,50 € les 100 g, 4,50 € les 300 g et 15 € le kilo. "Vous pouvez repartir avec deux t-shirts pour 3 € ou deux robes pour 15 €", illustre l'entrepreneur.
Des critiques et un buzz médiatique
Mais cette braderie ne fait pas l'unanimité. La Fédération de l'habillement parle d'"aberration écologique et sociale". Clément Langlais, lui, assume : "C'est une enseigne décriée, mais elle plaît énormément aux clients qui n'ont pas forcément 130 € à débourser pour des vêtements de marque".
Pour promouvoir l'opération, l'entrepreneur a misé sur les réseaux sociaux : publications dans des groupes Facebook, sur TikTok... "J'ai aussi envoyé des messages aux journalistes que je connaissais", précise-t-il. 76Actu a été le premier média à relayer l'information, avec un article comptabilisant près de 1300 partages sur Facebook. Le bouche-à-oreille et l'emballement médiatique ont fait le reste. Pourtant, ce n'est pas la première fois qu'un déstockage Shein est organisé dans l'Hexagone. En janvier dernier, une vente de 10 000 pièces avait eu lieu à La Galerie de Saint-Martin-d’Hères (Isère), mais son retentissement avait été bien moindre...
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