Pouvoir d'achat : 62% des 18-24 ans sont concernés par la précarité alimentaire [Etude]
Une étude réalisée pour la Fondation Nestlé France par Toluna Harris Interactive, révèle une aggravation de la précarité alimentaire chez les 18-24 ans : 62 % se déclarent en insécurité alimentaire, soit 4 points de plus que l'an passé.
Charlotte Barriquand
\ 09h00
Charlotte Barriquand
Des chiffres jugés "alarmants" par le cabinet Toluna Harris Interactive. Son étude, menée pour la Fondation Nestlé France entre le 18 et le 28 août 2025 auprès d’un échantillon représentatif de 513 jeunes âgés de 18 à 24 ans, met en lumière une précarité alimentaire en hausse.
33 % en précarité sévère
À partir d'une série de questions ("Avez-vous sauté des repas faute de moyens ?", "Avez-vous mangé moins ?", "Avez-vous déjà eu faim faute d’argent ?"), un indice de sécurité alimentaire a été calculé. Résultat : 62 % des jeunes de 18 à 24 ans sont en insécurité alimentaire, contre 58 % en 2024. Parmi eux, 33 % relèvent d’une situation qualifiée de sévère. Les revenus sont un facteur clé : 75 % des jeunes concernés gagnent moins de 1 500 € nets par mois, dont une majorité sous la barre des 1 000 €. Même parmi ceux qui perçoivent 3 000 € et plus, 47 % déclarent malgré tout être touchés.
Hommes et femmes, mêmes difficultés
Cette insécurité touche aussi bien les hommes que les femmes, mais la précarité sévère se concentre davantage sur les 22-24 ans, souvent en début de vie active et sortis du statut étudiant, avec moins d’aides disponibles.
Moins de 200 € pour finir le mois
Les jeunes interrogés déclarent disposer en moyenne de 513 € pour vivre chaque mois. Mais pour 30 %, ce reste à vivre tombe à moins de 200 €. Le budget alimentaire hebdomadaire se situe en moyenne autour de 100 €, mais 37 % affirment devoir se limiter à seulement 55 €, soit environ 220 € mensuels.
Pâtes, riz, pain en tête des courses
Sans surprise, pâtes (74 à 78 %), riz (37 à 49 %) et pain (42 à 43 %) dominent les achats alimentaires des jeunes. La différence se joue davantage sur les produits complémentaires : les jeunes en sécurité alimentaire déclarent consommer plus de légumes frais (29 %), quand ceux en insécurité achètent davantage de biscuits (25 %). Dans l’ensemble, 83 % affirment surveiller leurs dépenses alimentaires, une vigilance renforcée pour 27 % d’entre eux, notamment dans les situations de précarité sévère.
"Une urgence silencieuse"
"La précarité alimentaire chez les jeunes est une urgence silencieuse. En 2025, la Fondation Nestlé France concentre son action sur les 18-24 ans, particulièrement touchés dans les territoires. Cette étude menée avec Toluna Harris Interactive révèle une réalité trop souvent ignorée. Avec nos partenaires associatifs, nous intensifions nos efforts pour que chaque jeune puisse accéder à une alimentation digne, essentielle à sa santé et à son avenir", souligne Laurence David, déléguée générale de la Fondation Nestlé France.
LSA Databoard
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