Bonobo contre Bonobos, Beaumanoir contre Walmart : victoire de Beaumanoir
Les groupes Beaumanoir, via sa marque Bonobo, et Walmart, avec Bonobos Inc., étaient en conflit pour l’exploitation commerciale du nom Bonobo(s) en Europe. Le tribunal a tranché. Victoire de Beaumanoir.
A ma gauche, le groupe Beaumanoir, 1,3 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2018. A ma droite, Walmart, et ses plus de 500 milliards de dollars de ventes (environ 450 milliards d’euros). Saint-Malo, Ille-et-Vilaine, contre Bentonville, Arkansas. Sur le papier, un combat déséquilibré avec, en jeu, l’utilisation commerciale du terme Bonobo(s), avec ou sans « s ».
Les deux groupes, en effet, disposent dans leur catalogue d’une enseigne répondant à ce nom. Bonobo, vendeur de vêtements pour hommes et femmes, appartenant à Beaumanoir. Et Bonobos, spécialisée dans la vente de mode pour hommes, dans le giron du géant américain. Le même secteur d’activité, donc. Passe encore si chacun reste sagement dans son marché domestique mais, bien sûr, cela n’a pas été le cas longtemps.
Un long conflit judiciaire
Si Beaumanoir n’a pas de velléités américaines, l’inverse, en revanche, n’est pas tout à fait vrai. Bonobos a cherché à s’implanter en Europe. Et Bonobo s’est défendu comme un lion. Enfin comme un grand singe, plutôt… Depuis des années, les groupes sont engagés dans un long conflit judiciaire. Et voilà que la justice belge, par la voix du tribunal de l’Entreprise francophone de Bruxelles, vient de donner raison au petit « frenchy ». En conséquence, comme on se plaît à le communiquer depuis Saint-Malo, « le groupe Beaumanoir peut ainsi poursuivre sereinement le développement de sa marque Bonobo en Europe. »
2006 contre 2007
A ce stade, un petit rappel des choses s’impose pour comprendre les motivations de cette décision. Beaumanoir a déposé la marque Bonobo en 2006, en Europe, tandis que Bonobos Inc. n’a été créée qu’en 2007, aux Etats-Unis. L’antériorité est donc en faveur du malouin. Mais, pour tenter de pénétrer le marché européen, Bonobos Inc. a voulu se faire maligne en rachetant, fin décembre 2014, la marque Bonobo Wear, enregistrée au Benelux, y voyant là une porte d’entrée pour attaquer les droits du groupe Beaumanoir sur sa marque Bonobo.
Cela se tentait mais, dans sa décision en date du 21 novembre 2019, le tribunal de l’Entreprise francophone de Bruxelles a jugé que la marque Bonobo Wear, sans activité réelle, « n'avait pas été utilisée de manière sérieuse » et qu'elle était par conséquent « déchue ». La marque Bonobo Wear a de ce fait été annulée par le tribunal. Victoire par KO de Beaumanoir.
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