Les arts de la table fissurés par la crise énergétique

Après un premier semestre dynamique, le marché s’est retourné cet été, plombé par la poussée inflationniste. La crise énergétique bouleverse aussi l’industrie du secteur en France, et notamment le leader, le groupe Arc.

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Les arts de la table fissurés par la crise énergétique

Les chiffres 

  • + 9 % : l’évolution des ventes des arts de la table en France en 2021 vs 2020 (+ 1 % vs 2019)
  • + 25 % : l’évolution dans les magasins spécialisés (+ 14 % vs 2019)
  • +5 à +10% : l’évolution du CA au premier semestre 2022
  • +10% : l’évolution du CA des industriels français des arts de la table au premier semestre 2022
  • 1,2 Mrd€ : la valeur de la production nationale en 2021,

 

L’année 2022 avait pourtant si bien commencé… Illustration avec le groupe industriel Arc : à la clôture du premier semestre, le mastodonte français des arts de la table (avec un chiffre d’affaires 2021 de 740 millions d’euros et 7 800 collaborateurs dans le monde) réalisait ses meilleures performances commerciales depuis sept ans, relevait-il dans un communiqué. GSA, grands magasins, revendeurs discount, cafés, hôtels et restaurants et marchés B to B (fabricants de bougies et d’accessoires) : tous ses canaux de vente affichaient de la croissance.

« Le marché était toujours porté par l’élan post-Covid », explique Hervé Buffet, délégué général du comité Francéclat, période au cours de laquelle « les Français se sont réapproprié leur intérieur ». Si bien qu’au global, le secteur des arts de la table, côté distribution, « progressait en valeur, sur cette période, de 5 à 10 % », ajoute Hervé Buffet (après + 9 % en 2021), et, côté industrie française, de plus de 20 % (après + 18 % en 2021). Le délégué général du comité Francéclat reprend : « Deux moteurs ont permis à l’industrie française des arts de la table d’afficher de si bons résultats : d’une part, l’arrivée des marques de luxe, à l’image de Dior Maison (la griffe a notamment ouvert, cette année, une boutique rue Montaigne, à Paris) et, d’autre part, la relocalisation d’une partie de la production. »

Décrochage en juillet

On mentionnera aussi le vent en poupe du canal CHR, dopé par la bonne santé du tourisme, lui-même alimenté par le retour des touristes internationaux.

Voilà pour les bonnes nouvelles. Car depuis, le climat s’est nettement assombri… Alors que, tout au long de 2022, l’inflation ne cessait de progresser en France (10,3 % en glissement annuel à fin août, selon l’Insee), avec des hausses tarifaires des industriels des arts de la table plutôt bien acceptées par leurs clients, son impact s’est répercuté finalement sur les niveaux de consommation à partir de juillet. Ce mois marqua « le début du décrochage pour les ventes dans notre secteur », ­relève Gwenaelle L’Hénoret, senior vice-présidente group marketing chez Arc. Au point de perdre, en quelques semaines, « près d’un quart de sa valeur », précise le groupe.

Pire : les industriels de la filière subirent, dans ce sillage, un second choc : l’explosion des coûts de l’énergie. Ainsi, le groupe Arc, qui payait 18 € le mégawattheure de gaz en 2021, a vu ce prix monter à 65 € en 2022. Et pour 2023 ? « Nous atteindrons les 200 €, déplore Gwenaelle L’Hénoret. Face à ces hausses inédites et inabsorbables des prix de l’énergie, nous sommes contraints, dès à présent, de réaliser des économies drastiques. »

Celles-ci passeront par un repli des volumes de production. « Une première baisse sera initiée durant le premier trimestre 2023 pour compenser la forte diminution de la demande, liée aux arbitrages des consommateurs dans un contexte général d’inflation, mais aussi à la hausse de nos prix due à la crise de l’énergie », résume la dirigeante.

Activité partielle

C’est dans ce contexte qu’ont été mises en place, au sein du groupe, des « mesures temporaires », incluant depuis le 1er septembre le recours à l’activité partielle sur le site d’Arques (Pas-de-Calais) ; la mise en arrêt, pendant l’hiver, de certains fours, « quatre à six fours sur neuf seront maintenus en activité pendant cette période », précise le fabricant ; et « l’utilisation ponctuelle de fioul domestique comme substitut au gaz ». Autre mesure, l’augmentation des tarifs au 1er janvier 2023, qui sera comprise entre 20 et 35 %, après des hausses cumulées en 2022 de 35 %. « L’avenir est incertain, reprend Gwenaelle L’Hénoret, car on ignore jusqu’à quand la poussée inflationniste des prix de l’énergie durera. En tout cas, leur niveau ne devrait pas fléchir avant la fin du premier semestre 2023. »

L’industriel français a aussi choisi de réorienter son portefeuille en « recentrant son activité sur des produits à plus haute valeur ajoutée », détaille ­Gwenaelle L’Hénoret. L’entreprise se concentrera sur les catégories les plus valorisées, dans lesquelles elle a fortement innové ces dernières années (verres à dégustation en cristallin, plats pour le four, boîtes de conservation…), et délaissera partiellement, pour un temps, « les produits positionnés en entrée de gamme où la concurrence est très forte sur le prix et sur lesquels nous ne sommes pas du tout profitables », conclut-elle.

Brillance et pureté 
Les boîtes hermétiques de la marque Luminarc sont conçues en cristallin, un matériau sans plomb à la brillance, la sonorité et la pureté incomparables, selon son fabricant.

 

Hommage
Cordelia de Castellane, la directrice artistique de Dior Maison, a signé cette collection Copacabana en hommage à Christian Dior, admirateur du Brésil et de ses couleurs.

100 %Recyclable 
Ces assiettes en vert opale de la gamme Pampille sont fabriquées à l’usine d’Arques du groupe Arc.

Luxe
Carafe de la collection La Colle noire (Dior Maison), réalisée sur le thème de l’herbier.

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