Qui est Zooplus, qui se place dans le top 10 des plus gros vendeurs sur le net en France ?
Amazon s’arroge plus d’un achat en ligne sur cinq en France, révélait hier LSA. Mais, dans le top 10 que nous avons publié, un nom étonnait : au neuvième rang se trouve Zooplus, une enseigne spécialisée dans l’animalerie en ligne. On vous explique pourquoi cette surprise n’en est pas une.
Jean-Noël Caussil
\ 13h23
Jean-Noël Caussil
LSA publiait hier les données issues du panel e-commerce de Kantar. Dans le lot, un top 10 fort intéressant, relayant les parts de marché, en valeur, des dix premières enseignes sur le net. Si Amazon, sans surprise, s’arroge le leadership, avec 20% de part de marché, on trouve, parmi les autres noms de la liste, un qui peut surprendre.
Zooplus occupe le neuvième rang, avec 1,6% de part de marché. Juste devant Rakuten et au même niveau que Boulanger ! Etonnant mais, à y bien réfléchir, pas si surprenant que cela. Zooplus est le spécialiste de l’animalerie en ligne. Or l’animalerie (l’animalerie tout court, on reviendra après sur le côté « en ligne ») est un marché plus que florissant : selon Xerfi, en 2018, cela représente, en France, la bagatelle de 4,7 milliards d’euros. Si l’on se fie cette fois à Promojardin, il ne dépassait pas les 3 milliards d’euros en 2006. Plus d’une décennie de croissance sans interruption. Et ce alors même que la crise de 2008 est passée par là, entraînant à la baisse la plupart des secteurs d’activité.
Un secteur se prêtant particulièrement à la vente en ligne
Cet îlot de prospérité attise les convoitises, c’est l’évidence. Et, à ce petit jeu-là, les pure players ont su se positionner habilement. « Le web a capté 80 % de la croissance l’an passé (en 2017, Ndlr) sur la partie spécialisée », expliquait ainsi au Parisien, dans un article paru l’année dernière, Magali Woussen, la directrice marketing et achat d’Animalis, l'une des enseignes leaders.
En soi, que le web « cartonne », c’est assez logique. La nourriture pour animaux, puisqu’il s’agit beaucoup de cela, ne suscite guère d’enthousiasme de la part des humains acheteurs. Quant aux chiens et aux chats, ce sont des êtres d’habitude : la même nourriture, au même rythme de consommation. Achat corvée s’il en est (on trouvera toujours des exceptions avec des consommateurs adorant cheminer dans les rayons dédiés : que ceux-là ne lâchent pas sur nous leur labrador à la lecture de ce mot « corvée »), la pâtée de Médor, renouvelée avec la régularité d’un coucou suisse, se prête particulièrement à un achat en ligne.
Pourquoi l'e-commerce est plus fort que les hypers
Alors, bien sûr, une fois que l’on a dit cela, gardons en tête que la grande distribution et les jardineries restent, et de très loin, les principaux vendeurs d’articles d’animalerie en France. Les ventes en ligne représentent 8% environ. Mais, selon Xerfi, sont vouées à s’envoler : les acteurs de l’e-commerce devraient ainsi ravir, principalement aux GSA (grandes surfaces alimentaires), cinq points de part de marché, pour détenir 13% en 2020. « Ces deux circuits s’affrontent sur les prix bas, sauf que les GSA ne peuvent pas rivaliser sur la profondeur de l’offre. En clair, le réflexe Internet pourrait remplacer le réflexe GSA en matière de petfood chez bon nombre de consommateurs », avance ainsi le cabinet d’études.
D’où ce Zooplus, que l’on retrouve en bonne place dans ce top 10 de Kantar. Enseigne allemande créée en 1999 (en matière d’animaleries, les Allemands sont très forts), Zooplus essaime aujourd’hui dans plus de trente pays dans le monde, et a réalisé en 2018 un chiffre d’affaires d’1,4 milliard d’euros.
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