Wiko à la peine face à certains concurrents chinois
Au Mobile World Congress, Wiko présente un smartphone à triple capteur et doté d'une batterie plus solide. Dans l'espoir de reprendre des parts de marché qu'il a perdues en 2018 face à Xiaomi et à Oppo.
Magali Picard
\ 19h15
Magali Picard
Dans les allées de la grand=messe de la téléphonie, à Barcelone, les fabricants "classiques" font grise mine. L'année 2018 marque un tournant : pour la première fois, les ventes de smartphones ont ralenti dans le monde, et la France n'échappe pas à la règle. Ici, c'est une baisse de 8% en volume selon GFK qui a frappé le marché. "Seuls les Chinois sont à la hausse" soupire un industriel. Parmi eux, les deux nouveaux entrants dans l'Hexagone, Xiaomi et Oppo. Deux acteurs qui concurrencent directement l'entrée de gamme du marché, dont Wiko a fait sa priorité depuis sa création en 2011.
Cinq points de parts de marché en moins
Français Wiko? Pas tout à fait. Créé par Laurent Dahan en 2011, la marque a la particularité d'employer 500 personnes en France : ses équipes, pour le marketing, le design et un peu de R&D, sont basées à Marseille. Mais depuis le début, Wiko s'est adossé à un fabricant chinois, Tinno. Et l'an dernier, Tinno a pris 100% du capital de Wiko. "Cela change beaucoup de choses, précise Dorothée Dupuis, directrice marketing de Wiko. Nous sommes un seul groupe et pouvons réfléchir ensemble". Or, en 2018, Wiko a connu un passage à vide. Sa part de marché en volume a perdu quasiment cinq points, passant de 17 à 12,5%, un chiffre sur le marché ouvert (qui ne comprend pas les opérateurs). "Beaucoup d'acteurs sont arrivés et le marché se réduit", commente Dorothée Dupuis.
Prix juste
Très présent en grandes surfaces, Wiko a présenté au MWC un smartphone à triple capteur, une première pour la marque, le View 3, vendu à 179 euros, ce que Dorothée Dupuis estime le "prix juste". Doté aussi d'une batterie plus puissante (4000 milliampères), il est censé répondre aux demandes du consommateur Wiko, "digital native". Ce sont justement ces "digital natives" qui se ruent sur les appareils de Xiaomi ou d'Oppo. Arrivé en mai 2018, Xiaomi s'est hissé à la place de numéro cinq du marché français. En Europe, il a vendu 3,4 millions de smartphones en 2018, selon Canalys. Soit 62% de plus qu'en 2017.