Casino décide de faire monter en gamme Franprix et ses supermarchés

Le groupe Casino a présenté ce matin ses résultats 2016, marqués par une forte baisse de l’endettement, et un retour probant de la dynamique commerciale en France, avec des enseignes bien orientées et une rentabilité en hausse, a l’exception notable de Géant qui cherche encore la bonne formule. Mais au-delà de ces indicateurs chiffrés, d’autres éléments marquants ont été dévoilés au coin de certaines phrases.

Ainsi, Jean Charles Naouri a indiqué vouloir affirmer le leadership de son groupe sur un format différenciant très rentable, le premium. « Et en France, le premium, c’est Monoprix, et cela commence à être Franprix » a indiqué le PDG. Une déclaration surprenante quand on compare l’image de Franprix il y a encore quelques années, mais qui veut se justifier par rapport au nouveau concept Mandarine déployé depuis deux ans maintenant, et qui commence à recruter de nouveaux clients. Avec davantage de produits frais, de restauration, bref de produits à forte marge, ce concept a transformé l’enseigne, qui va d’ailleurs déployer –c’est une information LSA- une évolution de Mandarine dans les jours qui viennent (baptisée « Vitaminé » en interne, elle va couvrir les 40% restants du parc qui n’ont pas encore basculé sous le concept Mandarine). Après deux exercices consacrés à cette rénovation en profondeur, pour ne pas dire plus, Franprix va d’ailleurs reprendre le chemin de l’expansion avec une cinquantaine d’ouvertures prévue cette année.

Sur les supermarchés, Casino est également en train de revoir sa copie, avec la volonté –ce qui n’est pas très original, mais reste essentiel- d’offrir plus de produits frais. « Nous avons une dynamique commerciale retrouvée, et un focus nouveau sur un modèle qualitatif » a commenté le pdg, qui veut mettre l’accent sur le bio, les produits locaux et rayons à service. Ce mouvement de montée en qualité paye, avec une parallèle une performance financière qui s’améliore.

Des investissements en forte chute

Reste que cette premiumisation du portefeuille n’est pas globale. Le distributeur est aussi arc bouté sur des enseignes dont l’attribut reste le prix, ce qui est le cas de Leader Price (redevenu rentable au terme d’un important travail de baisse des coûts) et de Géant, qui va poursuivre cette année le mouvement de réduction des surfaces (-1,6% l’an dernier) de certaines catégories non alimentaires très durement concurrencées par le e-commerce (GEM, TV, électronique grand public, etc).

Après des exercices difficiles en France, Casino a donc repris un chemin un peu plus serein, mais qui sera malgré tout marqué par des investissements assez faibles. Inutile d’attendre une débauche de moyens, alors qu’un concurrent comme Auchan a annoncé un vaste plan d’investissement de 1,3 milliards en France sur 3 ans. Casino va faire à l’économie et continuer à maîtriser drastiquement ses dépenses, malgré une cinquantaine d’ouvertures prévue pour Monoprix et ses déclinaisons et une partie du parc de Franprix à finir de convertir.

De 498 millions d’euros en 2015, les investissements (Capex) ont fondu et sont passés dans le pays à 293 millions. Tout juste pourraient ils augmenter un peu cette année. Pour assurer le déploiement des formats porteurs et poursuivre sa croissance, Casino n’entend pas dépenser sans compter, et préfère utiliser d’autres leviers comme l’élargissement des amplitudes horaires d’ouverture, le développement des rayons à service et une amélioration de la productivité en entrepôt et en magasin.