Centrales d'achat : « Ce système va tuer la diversité alimentaire française » selon Pact'Alim
Pact’Alim alerte sur les dérives des super-centrales d’achat européennes, accusées de contourner la loi française et d’imposer une pression insoutenable aux PME et ETI agroalimentaires.
Nicolas Monier
\ 15h06
Nicolas Monier
Alors que les négociations commerciales 2026 s’annoncent déjà sous haute tension, Pact’Alim hausse le ton. L’organisation, qui fédère plus de 3 000 PME et ETI de l’agroalimentaire, dénonce « une manœuvre de contournement de la loi française » menée par les super-centrales d’achat européennes. Sous couvert d’une stratégie continentale, ces alliances « ne paraissent se justifier ni par des flux commerciaux réels, ni par une logique économique sincère », estime l’association. Leur objectif serait clair : contourner les lois Egalim et imposer des conditions contractuelles déséquilibrées aux fournisseurs.
« Nous refusons que nos PME & ETI, premier débouché de l’amont agricole français, soient contraintes de négocier à l’étranger avec des alliances à l’achat, des accords portant sur des produits qui ne quitteront in fine jamais le territoire français. C’est une négation totale de notre souveraineté économique », alerte Jérôme Foucault, président de Pact’Alim.
Une pression jugée insoutenable
Face à ces structures transfrontalières, les PME et ETI françaises seraient soumises à une pression contractuelle « économiquement insoutenable ». Les entreprises qui refuseraient d’y entrer « risquent d’être écartées des négociations et des linéaires », pointe Pact’Alim. Le risque est systémique : fragilisation des marges, frein aux investissements dans la modernisation ou dans les transitions écologiques, incapacité à soutenir l’amont agricole.
« Ce système va tuer la diversité alimentaire française, broyer nos entreprises et appauvrir l’offre proposée aux consommateurs », prévient Jérôme Foucault.
Des appels pressants aux pouvoirs publics et aux enseignes
À quelques semaines de l’ouverture des discussions commerciales, Pact’Alim appelle les pouvoirs publics à faire respecter la loi française : « Toute entreprise produisant et commercialisant en France doit négocier en France en respectant le droit français », insiste l’organisation. Elle demande également la vigilance de l’Autorité de la concurrence et de la DGCCRF sur l’absence d’alignements tarifaires et sur l’impact de ces alliances pour la souveraineté alimentaire. Enfin, Pact’Alim exhorte les enseignes à revenir à « des pratiques loyales, transparentes et respectueuses du tissu économique national ».
Pour en savoir plus :
Congrès Stratégies commerciales – 1er octobre 2025, Paris
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