NOZ, la chaîne qui a industrialisé le déstockage
Née en 1976 en Mayenne, sous l'impulsion d'un ancien militaire toujours à sa tête, Noz revendique la place de premier soldeur européen.
OLIVIER JACQUINOT
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OLIVIER JACQUINOT
Des chiffres à faire pâlir d'envie les plus grandes enseignes de distribution : 300 millions d'euros de chiffre d'affaires, une vingtaine magasins ouverts chaque année, 20% de croissance par an... « Nous ne faisons pas le même métier. Nous, nous ne sommes pas des vendeurs, nous sommes des acheteurs. » Rémy Adrion, PDG et seul actionnaire de Futura Finances, groupe connu pour son enseigne Noz, spécialisée dans le déstockage de tous produits - alimentaire, habillement, décoration... -, a ouvert son premier magasin, Le Soldeur, à Laval, en Mayenne, en 1976. « Je n'ai rien inventé. Les premiers, c'étaient les chineurs et les manouches, qui achetaient en usines et revendaient sur les marchés. Puis ils se sont sédentarisés, ont créé des magasins et ont préféré faire fabriquer à bas coût en Asie. Moi, je suis arrivé dans ce flot, même si je ne suis pas issu des marchés, explique cet ancien militaire de 62 ans, peu disert sur sa personne. J'ai industrialisé le principe du déstockage. »
Ali Baba
Ainsi, Futura Finances achète ce que les industriels ne vendent pas ou plus, et doit parvenir à l'écouler. De quoi faire ressembler les magasins - des hangars sans décoration, avec un sol souvent en ciment et des bacs fourre-tout polyvalents en guise de rayonnages - à des cavernes d'Ali Baba, livrées deux à trois fois par semaine. Aucun réassort, très peu de publicité et une rotation rapide de l'offre qui incite le client en quête d'affaire à venir très souvent. « Notre métier, ce ne sont pas les magasins. Et les industriels ne sont pas des fournisseurs, mais des partenaires à qui nous offrons une porte de sortie pour leurs produits ! »
Le prix roi
Le siège de Saint-Berthevin, près de Laval, est le coeur du système, avec près de 200 acheteurs - les chefs de produits - capables d'évaluer les prix et les quantités écoulables. « On ne vend pas du marketing, on n'explique pas le fonctionnement du produit. C'est le prix qui détermine l'achat, de - 20% pour les indispensables, la lessive par exemple, à - 80% pour ce qui est moins nécessaire. » Pister les stocks a conduit les acheteurs au Brésil, en Inde, en Asie... où les quantités à acheter sont considérables. Trop pour les seuls magasins Noz.
Exponentielle
Futura Finances s'est donc lancé en 2009 dans la vente en gros, en France auprès d'indépendants, et à l'étranger auprès d'enseignes plus ou moins structurées : Europe, Afrique, Amérique et... Asie. « Nous avons même vendu à des Chinois, s'amuse Rémy Adrion. Des quantités anecdotiques, mais ça va se développer. » De fait, si cette activité de vente en gros ne représente actuellement que 5 % du chiffre d'affaires, elle progresse de 80% par an.
NOZ EN DATES
- 1976 Ouverture du premier magasin à Laval, en Mayenne, baptisé Le Soldeur.
- 1979 Installation du siège à Loiron (Mayenne).
- 1987 Ouverture du 25e magasin.
- 1992 Le Soldeur devient Noz.
- 2000 Reprise des magasins Mondiamod.
- 2009 Début de la vente en gros.
- 2012 Nouveau siège à Saint-Berthevin (Mayenne).
- 2015 Nouvelle plate-forme logistique à Guéret (Creuse).
NOZ EN CHIFFRES
- N° 1 du déstockage en Europe
- 300 M€ de chiffre d'affaires en 2011
- 20% de croissance
- 200 magasins
- 67 départements implantés
- 20 ouvertures environ chaque année
- 5 plates-formes logistiques
- 2 700 salariés
- 200 acheteurs
- 300 embauches par an
Source : Noz
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