Teract prêt à déployer ses concepts de produits frais

Un pôle alimentaire de 130 M €

Louise

• 88 M € : le CA à fin 2021
• 129 boulangeries
• 1 500 salariés
• 74,56 % du capital repris par Teract, le solde reste au fondateur, Laurent Menissez 300 points de vente : l’objectif de développement

Grand Marché La Marnière

• 42 M € : le CA
• 3 magasins en Ile-de-France (Maurepas, Plaisir, La Queue-lez-Yvelines)
• 51 % du capital repris par Teract

Source : Teract

« Y a plus qu’à »… Au cœur de l’été, le 1er août, Thierry Blandinières, président de Teract et directeur général d’InVivo Retail, connu pour son réseau de 1 700 jardineries (Gamm vert, Delbard, Jardiland…), avait annoncé une belle prise : le rachat à hauteur de 74 % du réseau de boulangeries Louise. L’Autorité de la concurrence ayant donné son aval, Moez-Alexandre Zouari, directeur général, a pu se féliciter le 1er décembre : « Nous avons les clés du camion, une équipe solide et une feuille de route. » L’Autorité a également donné le feu vert à la reprise par Teract de trois magasins Grand Marché La Marnière, dont le propriétaire n’est autre que… New Retail Food Concept, détenu par un certain Moez-Alexandre Zouari. Le fait qu’il soit à la fois vendeur et acheteur n’a donc pas troublé le gendarme de la concurrence.

Ces trois magasins, situés dans les Yvelines, vont servir de laboratoires à l’élaboration de Grand Marché Frais d’Ici. Contraction de Grand Marché et de Frais d’Ici, qui appartient à InVivo, cette nouvelle enseigne s’inscrit parfaitement dans les ambitions de Teract (nom de la structure issue du rapprochement entre InVivo et 2MX Organic, le véhicule d’investissement de Moez-Alexandre Zouari, Xavier Niel et Matthieu Pigasse) : réveiller la grande distribution alimentaire en imaginant un concept autour d’une « alimentation saine et gourmande, respectueuse des partenaires agricoles », précise le propriétaire de 49 % de Picard Surgelés, de Stokomani, de Maxi Bazar et de plus de 120 magasins Franprix et Monop’.

Petits centres commerciaux

Pour la mise en œuvre, « nous avons fait monter au niveau de Teract une partie des équipes support d’InVivo, financières, RH et informatique, mais aussi digitales », précise Guillaume Darrasse, directeur général délégué. Début novembre, Jocelyn Olive a été nommé directeur général adjoint de l’alimentaire. Ce pro de la restauration, artisan du retour de Burger King en France en 2012, passé ensuite chez Buffalo Grill, sera chargé de bâtir le fameux concept centré sur des produits frais et locaux. Les boulangeries Louise, deuxième réseau en France derrière Marie Blachère, font partie de l’aventure. « Nous voulons accélérer leur développement, avec un œil sur l’international, précise Moez-Alexandre Zouari, qui en annonce 300 au total. Les ouvertures se feront sur des emplacements classiques et à côté de nos jardineries. »

Car il est bel et bien question de créer des petits centres commerciaux à côté des jardineries et animaleries d’InVivo. L’un des avantages étant de pouvoir s’adosser à un parc existant et au sourcing maîtrisé d’InVivo. On le sait peu, mais cette dernière est aussi la première coopérative agricole française et travaille avec 300 000 agri­culteurs. « Nous sommes là pour optimiser les surfaces de jardineries et pas pour transformer le sol agricole en sol commercial », prévient Moez-Alexandre Zouari, qui assure que l’accueil des élus est bon.

L’inflation galopante ne lui fait pas peur. « En travaillant avec des produits locaux et de saison et des fournisseurs qu’on connaît, nous arrivons à limiter la hausse des prix chez La Marnière à 9-10 % contre 17 % pour la moyenne du marché. Et nos ventes se tiennent bien avec, certes, des baisses en volumes mais plutôt maîtrisées. Le tout, c’est d’arriver à expliquer le juste prix. Les perspectives pour les produits frais en France restent extraordinaires. » D’autres l’ont bien saisi. Carrefour ouvrira en janvier trois Potager City dans Paris.