Bongrain mise sur de nouveaux axes de développement
Malgré une année particulièrement difficile en 2013 avec une baisse de la consommation en France, la pression des distributeurs, les hausses des matières premières, le groupe fromager familial Bongrain a publié un chiffre d'affaires en hausse de 7,9 % à 4,4 milliards d'euros.
Camille Harel
\ 15h14
Camille Harel
« Il y a un an, nous avions confiance en l'avenir. Et l'année 2013, pourtant compliquée, a confirmé notre vision », déclare Alex Bongrain, président du groupe fromager Bongrain, à l'occasion de la présentation de ses résultats annuels 2013. En effet, les douze derniers mois n'ont pas été de tout repos mais l'année se termine correctement. Certes, les négociations commerciales ont été tendues entre le groupe et la grande distribution, conduisant à certains déréférencements ponctuels. Mais Bongrain annonce avoir réussi a passer des hausses de tarifs de 3 à 7 % en fonction des catégories de produits. Pourtant les problèmes ne se sont pas résorbés, « la guerre des prix que se livre la distribution n'est plus possible et va conduire à des situations catastrophiques. Déjà en 2013, plus de 300 entreprises d'agroalimentaire ont déposé le bilan et 5 000 emplois ont été perdus », ajoute-il.
Deux acquisitions
Néanmoins, si la situation de 2014 s'annonce encore compliquée concernant la filière lait et l'environnement économique, le groupe reste serein et mise sur de nouveaux axes de développement. « Nous avons racheté Terra Lacta et souhaitons devenir un acteur clé sur le marché des fromages au lait de chèvre, qui offre un fort potentiel au niveau mondial », ajoute Alex Bongrain. Ainsi, une nouvelle filiale va être crée : les Fromageries Lescure, qui représentera environ environ 20 % de la collecte nationale en lait de chèvre. Autre extension : la prise de contrôle par Bongrain de la société Sodilac, spécialisée dans les laits infantiles avec la marque Modilac. « Nous sommes déjà présents sur ce segment en tant que producteur d'ingrédients pour le lait infantile. Mais pour se développer, il vaut mieux avoir une marque à soi », explique Alex Bongrain. Selon lui, des opportunités de croissance externe existent encore, même s'il exclut tout développement sur les activités concernant le lait liquide et l'ultra frais. « Nous avons des cibles mais pour faire un deal, il faut être deux », ajoute Alex Bongrain.
Equilibrer son portefeuille
Pour rester serein et ne pas subir les aléas économiques des différents pays du monde, Bongrain ne met pas tous ses œufs dans le même panier. « Nous allons continuer à adapter notre portefeuille aux différents marchés pour absorber les éventuels chocs économiques locaux. Cette politique d'équilibre entre les marchés nous permet ainsi de ne pas être tributaire d'un territoire », explique Alex Bongrain. En effet, à l'heure actuelle, le business du groupe est réparti de manière quasiment égal entre les différentes zones géographiques (France, Europe Ouest hors France et autres pays). Une stratégie gagnante.