Casier de livraison web, clients-livreurs… Walmart multiplie les tests pour contrer Amazon
Le distributeur américain cherche le bon dosage pour tout à la fois offrir davantage de services de livraison à ses clients du web, tout en maintenant ou réduisant ses coûts.
FLORENT MAILLET
\ 14h51
FLORENT MAILLET
D’un côté, Amazon et ses 61 milliards de dollars ventes en ligne réalisées en 2012. De l’autre, Walmart, premier distributeur au monde, qui grossit chaque année sur la partie e-commerce, avec un total de 9 milliards de dollars de ventes l’an dernier. Et entre les deux, une guerre , repartie de plus belle en début d'année, qui se matérialise par une course aux services et à l’innovation. En la matière, Walmart vient de dévoiler plusieurs dispositifs ces dernières semaines.
-D’abord, le groupe compte s’appuyer sur son réseau de 4.000 magasins, qui noue une incroyable proximité avec ses clients, en y développant des « casiers de livraisons » des commandes en lignes. Ces "lockers" s’inspirent clairement d’Amazon, qui en avait imaginé le principe dès 2011, et qui le propose même depuis l’an passé en Angleterre, dans les réseaux de commerce de proximité, comme les magasins Spar. Avantage: la livraison est gratuite pour le client, et pas très compliquée pour l’enseigne sur le plan logistique. La commande web emprunte en effet le circuit logistique existant de Walmart, dont chaque magasin est réapprovisionné plusieurs fois par jour. Ce qui permettrait donc une livraison le jour-même pour l’internaute. Une douzaine de magasins vont tester les "lockers" cet été. En la matière, Walmart s’appuie sur un réseau physique qu’Amazon n’a pas. Amazon est donc contraint de payer une dîme à des distributeurs comme Staples pour implanter des casiers dans leurs magasins.
Aux Etats-Unis, ici chez Staples, Amazon implante des casiers de retrait de commandes web en magasin. Et paye une dîme aux distributeurs pour implanter ces "lockers" (photo: Florent Maillet).
-Plus surprenant, Reuters révélait voilà quelques jours que Walmart envisageait de demander à ses clients en magasin… de livrer à leur domicile d’autres clients, sur leur chemin de retour. Une idée décoiffante, qui supposerait que les clients volontaires pour jouer les livreurs laissent leurs coordonnées, et que ceux qui veulent être livrés la communique également. Les risques sont grands: manque de fiabilité, vols… “C’est encore une réflexion, mais il est possible que nous proposions ce service d’ici un an ou deux", a réagi Jeff McAllister, le vice president de Walmart U.S. innovations. En échange de ce "service", les clients livreurs se verraient offrir plusieurs avantages, comme des bons d’achat ou de réduction sur leurs courses ou leur plein d’essence.
-Pour livrer les clients web à domicile, Walmart, groupe intégré, planche aussi sur la "décentralisation": plutôt qu’une préparation de commande "centrale" sur une plateforme, c’est le magasin le plus proche du client final qui préparerait la commande. 25 magasins travaillent déjà sur ce mode de proximité, un nombre qui va doubler d’ici peu.
-La livraison le jour même, le fameux "same day delivery" sur lequel planche notamment Amazon, qui propose un service premium de livraison ultra-rapide pour 79 dollars par an à ses clients, est une autre piste explorée par Walmart. Première option, Walmart offrirait ce service "en direct", sans passer par les transporteurs-expressistes. C’est le principe de "Walmart to go", qui propose la livraison le jour même avant 22 heures, mais il en coûte jusqu’à 10 dollars au client… Le test se déroule sur cinq zones urbaines américaines. Seconde option, confier à un tiers ce service à forte valeur ajoutée. C’est tout le sens du pilote "Google Shopping Express", lancé voilà peu à San Francisco, où le géant du Web, lui aussi à couteaux tirés avec Amazon, pilote le service pour le compte d’enseignes physiques, nationales ou locales, comme Walmart, donc.
Découvrez le fonctionnement de Walmart to go en vidéo:
-Enfin, Walmart US propose à ses clients, pour 7 dollars mensuels, de recevoir chez eux des produits alimentaires plutôt haut de gamme, bio ou artisanaux, sous forme de "box". 3.000 abonnés testent le service, appuyé par un site de e-commerce, fonctionnant sur le principe d'une communauté, avec la possibilité par exemple de noter et d'évaluer les produits. Un service baptisé Goodies qui a vocation à combattre l'image de "malbouffe" qui colle à l'enseigne.
Découvrez en vidéo le service Goodies, lancé en novembre dernier:
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