Marché du miel : Famille Michaud se prépare à la nouvelle directive sur l'inscription des pays d'origine
Le premier intervenant du marché du miel en France s'est mis en ordre de marche pour indiquer pays d'origine et pourcentage sur ses emballages. Des investissements sont également prévus.
François Biaggini
\ 07h00
François Biaggini
En chiffres
- 1 sur 3 : la part des pots de miel récolté en France vendus sous les marques de l'entreprise Famille Michaud Apiculteurs (FMA)
- 44,7 % : la part de marché en valeur des marques de FMA dans le miel en 2024
Source : entreprise, Circana, CAM à P13 2024, HM + SM + proximité
À compter de juin 2026, les pays d'origine des miels contenus dans un pot devront être inscrits en toutes lettres sur l'étiquette (« dans le champ visuel principal »), par ordre décroissant de poids et avec le pourcentage qu'ils représentent dans le mélange. Le Parlement européen et le Conseil européen ont en effet adopté une nouvelle réglementation, la directive (UE) 2024/1438 du 14 mai 2024, qui renforce la transparence sur l'origine des miels, l'un des cinq produits alimentaires les plus objets de fraude dans le monde.
« L'une des grandes avancées de cette directive est la fin de la distorsion intra-européenne de l'affichage des origines des miels. En effet, aujourd'hui seuls sept pays européens, dont la France depuis juillet 2022, les affichent, les autres ayant recours à une mention de type “mélange de miels UE et non UE”», explique Marie Lecal-Michaud, directrice générale de Famille Michaud Apiculteurs (FMA), le leader de la catégorie en GMS.
Nouvelle gammeBeeliz, la nouvelle marque de miel que Famille Michaud Apiculteurs a lancée l'an dernier, affiche déjà clairement sur la face avant de l'étiquette la provenance géographique du miel.
Un vrai casse-tête
L'ensemble de ce dispositif est construit « sur la base des documents de traçabilité de l'opérateur». Comme a souvent alerté Romain Le Nouaille, directeur marketing de FMA, « aucune analyse ne permet le contrôle des proportions mises en œuvre dans le produit fini ». Alors que le législateur européen prévoit d'avancer sur des méthodes pour détecter le frelatage, des outils de traçabilité et l'établissement d'un laboratoire de référence, le propriétaire des marques Lune de Miel ou Miel l'Apiculteur s'alarme du risque devoir apparaître de nouvelles fraudes. « La grande lacune de ce texte est l'absence d'obligation des analyses avant commercialisation. C'est le seul moyen de garantir les origines florales et géographiques, et la non-adultération du miel », interpelle la dirigeante de l'entreprise familiale, qui indique analyser 100 % des miels qu'elle met en pot.
Ces dispositions vont avoir des conséquences non négligeables sur l'organisation de la production et la gestion de l'information chez FMA. Pour les anticiper, dix groupes de travail ont été mis en place depuis septembre 2024. « De nouvelles têtes d'impression sont déjà en cours d'installation sur les lignes de conditionnement », annonce Yoann Kerwich, directeur du site de production de Gan (64). L'entreprise estime devoir investir un peu plus d'un million d'euros pour être en mesure d'indiquer sur l'ensemble de ses pots en carton, flacons doseurs et autres pots en verre les informations requises, parfois en plusieurs langues.
Pour le marché belge, elle devra ainsi faire figurer le nom de chaque pays en français, néerlandais et allemand. On imagine le casse-tête. « Nous travaillons sur l'assortiment pour éventuellement simplifier la production, ainsi que sur le design des étiquettes et des emballages », précise Romain Le Nouaille. Mais c'est également sur le terrain de la formation des équipes que FMA se prépare à relever ce nouveau défi de la transparence.
Cet article est issu du hors-série épicerie d'avril 2025
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