Pourquoi Ferrero consolide son activité nord-américaine à marche forcée
Avec la reprise de WK Kellogg, la branche nord-américaine de l’ex-groupe Kellogg, le groupe italien va passer le cap des 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Une stratégie offensive pour émerger dans un secteur de l’épicerie sucrée de plus en plus concentré et de plus en plus mondialisé.
François Biaggini
\ 14h00
François Biaggini
Le propriétaire de Nutella va mettre la main sur les céréales Kellogg aux Etats-Unis. Alors que le groupe Mars est en train de s’offrir Kellanova, la branche internationale de l’ancien groupe Kellogg, Ferrero lance une OPA sur WK Kellogg, la branche nord-americaine, restée à la cote à la Bourse New York. Pour cela, l’Italien va débourser 3,1 milliards de dollars, soit une prime de 40 % par rapport au cours moyen pondéré en fonction du volume sur 30 jours. Pour rappel, Mars avait dû mettre près de 36 milliards de dollars sur la table pour s’offrir Kellanova. Une opération encore en cours d’enquête auprès de la Commission européenne.
Pourquoi une telle opération ?
Certainement parce que la cible était encore accessible et à sa portée, dans un univers de l’épicerie sucrée de plus en plus concentré. Saisir une telle opportunité permet en effet à Ferrero d’ajouter des marques de céréales, comme Frosted Flakes, Special K, Kashi Go ou Bear Naked, aux États-Unis, au Canada et dans les Caraïbes, très complémentaires à sa célèbre pâte à tartiner.
Des économies d’échelle sont attendues, tout comme un pouvoir de négociation accru pour peser face aux distributeurs nord-américains. L’opération va aussi lui permettre d’accéder à des nouvelles occasions de consommation tout au long de la journée. Un peu comme il l’avait fait en 2018, avec l’acquisition des activités de confiserie de Nestlé aux Etats-Unis, pour un montant de 2,8 Mrds$.
Que pèse aujourd'hui Ferrero aux Etats-Unis ?
Aujourd’hui, le groupe d’Alba emploie 14 000 salariés en Amérique du Nord où il exploite 22 usines et 11 bureaux commerciaux. Le groupe rappelle d’ailleurs avoir investi « des centaines de millions de dollars dans la construction et l'agrandissement de ses installations aux États-Unis et au Canada », et notamment dans un nouveau centre de R&D à Chicago, et l’ouverture de sa première usine de transformation de chocolat à Bloomington, Illinois, ainsi que de nouveaux centres de distribution en Pennsylvanie, en Géorgie et en Arizona.
Quelle est la suite ?
La transaction est bien entendue soumise à l'approbation des actionnaires de WK Kellogg, ainsi qu’à celle de l’autorité de la Concurrence. D’après Ferrero, elle devrait être finalisée au cours du second semestre 2025. Pour rappel, WK Kellogg a réalisé un chiffre d’affaires de 2,8 Mrds$ en 2024, en recul de 2%, pour un Ebitda de 193 M$, en recul de -12,7%. De quoi propulser les ventes de Ferrero au-delà des 20 milliards d’euros. Ferrero a en effet réalisé un CA de 18,4 Mrds€ au cours de son dernier exercice clos en août 2024, en progression de +8,9 %.
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