Casino en passe de supprimer 10% de ses effectifs
Pour sauver le siège historique de Saint-Étienne, le nouveau groupe Casino va mutualiser les fonctions support de ses sites. Mais il envisage entre 1 293 et 3 267 suppressions de postes, notamment dans les magasins et les entrepôts sans repreneurs.
Jérôme Parigi
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Jérôme Parigi
Les chiffres clés du PSE de Casino
- Entre 1 293 et 3 267 postes supprimés sur un total de 28 212 salariés. Entre 4,6 et 11,6 % des effectifs
- 1 293 suppressions nettes de postes au sein des fonctions siège du nouveau groupe, dont 554 à Saint-Étienne et, selon les syndicats, 110 au siège de Monoprix à Clichy sur 1 100 salariés
- 1 974 suppressions nettes de postes au maximum dans la trentaine d’hypers et supermarchés et certaines plates-formes logistiques qui restent à céder ou réorganiser
- 1 010 postes conservés au siège de Saint-Étienne sur les 1 564 actuels
Source : Casino
Passé le choc de l’annonce, le 24 avril au matin, les syndicats ont commencé à éplucher les documents d’information détaillant le plan de sauvegarde de l’emploi annoncé par Casino. « Rien que le livre 1 (censé détailler les actions mises en place et les conditions de départ, NDLR) pour Casino Distribution France (CDF) fait plus de 1000 pages », indique Estelle Silbermann, déléguée CFDT. Or le dispositif légal prévoit quatre livres déclinés pour chacune des huit entités du groupe concernées par ce plan, présenté comme « indispensable pour assurer la pérennité du groupe et le redresser ». Une masse d’informations à la hauteur d’un plan social qui serait le plus grand annoncé en France depuis le début de l’année, comme le remarque notre confrère Les Échos.
Autre surprise, la fourchette, très large, d’emplois susceptibles d’être concernés selon Casino qui envisage « la suppression nette de 1 293 à 3267 postes au maximum » sur un total de 28 212 salariés. Une manière assez habile de présenter les choses, selon les syndicats, car la variable d’ajustement de cette fourchette, ce sont les quelque 2 000 postes sur la sellette dans la trentaine de magasins et les quatre entrepôts qui n’ont pas trouvé de repreneurs et dont le sort semble scellé. « Ils sont à vendre depuis la fin de l’année dernière et personne ne semble en vouloir, constate Estelle Silbermann. Il y a même un 27e magasin, celui de Valence 2, qui pourrait s’ajouter à cette liste, car l’adhérent Intermarché pressenti aurait jeté l’éponge. »
C’est donc la fourchette haute des suppressions de postes qu’il faudrait prendre en compte, soit près de 12% des effectifs du groupe, craignent par conséquent les syndicats, alors que Casino ne désespère pas de trouver des solutions : « Les recherches de repreneurs pour ces différents sites vont se poursuivre activement durant le processus d’information-consultation des représentants du personnel. »
Quatre mois de négociations
Côté direction, on pense avoir limité la casse. « Nous sommes loin des 6 000 suppressions de postes avancées par certains syndicats », observe un dirigeant. On estime surtout avoir sauvé le siège de Saint-Étienne « comme la nouvelle direction s’y est engagée ». « Ce projet de nouvelle organisation des activités de siège a été conçu de manière équilibrée entre les différents sites et enseignes du groupe avec, comme principe, la préservation d’un maximum d’emplois à Saint-Étienne, affirme Casino. Le siège du groupe conserverait ainsi 1 010 postes sur 1 564 actuels grâce à la mutualisation de certaines tâches et à la réinternalisation de fonctions comme la paye.
« Nous mutualisons toutes les fonctions qui ne sont pas en contact direct avec les clients, les finances, la comptabilité, la tech, l’informatique… », détaille un porte-parole, mais les sièges des différentes enseignes – Clichy pour Monoprix et Vitry-sur-Seine pour Franprix, notamment – sont conservés pour y loger les fonctions opérationnelles. Les équipes de Cdiscount, ou encore les alternants et les stagiaires, ne seront pas concernés par ce plan, précise le groupe.
Prochaine étape, une réunion avec les représentants du personnel prévue le 6 mai. Elle marquera le lancement de la procédure de consultation préalable à la mise en œuvre du plan de sauvegarde de l’emploi. C’est à l’issue de cette procédure de quatre mois, le 6 septembre, que le PSE et ses dispositions, notamment un plan de départ volontaire abondé par l’entreprise, seront effectivement mis en œuvre.
LSA Databoard
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