Le traiteur LS en quête de relais de croissance

Malgré la crise du Covid-19, le traiteur LS va terminer l’année en croissance (+ 2,2 % selon les dernières données disponibles en CAM au 4 octobre, source Iri). Un constat qui mérite d’être souligné, pour Philippe Rondeau, responsable marketing de Sodebo et membre du bureau des Entreprises du traiteur frais (ETF), le syndicat du secteur. Certes, tous les univers du traiteur LS ne sont pas logés à la même enseigne et le premier confinement a été rude pour certaines catégories de produits directement liées à la mobilité, comme les salades et les sandwichs, qui ont vu leurs ventes s’effondrer.

Après une première enquête en mai destinée à comprendre le comportement des consommateurs pendant la crise, les ETF viennent de dévoiler les résultats de la seconde partie de l’enquête menée par Iri pour mieux comprendre les attentes de fond des consommateurs. Selon les éléments recueillis en septembre auprès de 1 000 shoppers, 19 % des Français déclarent avoir augmenté leur consommation de produits traiteur au rayon LS et 24 % déclarent au contraire avoir réduit leurs achats. « Le marché terminera malgré tout en croissance, car ceux qui ont augmenté leurs achats l’ont fait de façon plus significative que ceux qui ont mis un coup de frein à leur consommation », analyse Isabelle Vantard, directrice générale adjointe d’Iri.

Ancrage régional

Les fabricants de produits traiteur vont assurément devoir s’adapter aux évolutions de la consommation dictées par l’explosion du drive, la persistance du télétravail pour 20 % des Français et le retour en force du fait-maison. « La préparation des repas consommés à domicile et de la gamelle quand on va au bureau est phénomène durable pour ceux qui ont baissé leurs achats au rayon. Les raisons économiques, mais aussi l’impression de manger mieux sont les principales raisons avancées », explique Frédéric Nicolas, directeur shopper insights d’Iri. Ceux qui ont augmenté leurs achats au rayon traiteur justifient leurs comportements par la recherche de praticité, de rapidité et de plaisir. « À nous de transformer cette crise en opportunité et d’ouvrir un nouveau cycle de croissance pour des produits en majorité fabriqués par des PME ancrées dans les régions. Cette dernière dimension doit davantage être valorisée », insiste Pascal Bredeloux, le président des ETF. De même, « l’implantation de l’offre en rayon doit être repensée afin de continuer à en faire un levier de trafic axé sur le plaisir et la gourmandise. Pour cela, nous avons besoin des distributeurs », poursuit-il.

La crise a fait évoluer les habitudes d’achat et a notamment donné un coup d’accélérateur au drive. Les ventes de produits traiteur frais y ont augmenté de 43,1 % en valeur de janvier à octobre selon les données d’Iri. Le traiteur y étant sous-représenté, « l’e-commerce constitue un fort potentiel de croissance pour la catégorie », assure le président des ETF.