Bilan de l’Autorité de la concurrence: 540 millions d’euros de sanctions en 2012
Une bonne moitié des amendes pour l’année passée a touché le secteur agricole et agroalimentaire, avec l’amende record du cartel des farines mais aussi des endives, des croquettes pour chiens, de Bigard dans la viande…
Sylvain AUBRIL
\ 16h27
Sylvain AUBRIL
Voilà un record dont le secteur agricole et agroalimentaire se serait bien passé, celui des sanctions infligées par l’Autorité de la concurrence, pour ententes: 242,4 millions d’euros pour les meuniers franco-allemands (dont Axiane et France Farine), 35,3 millions pour les croquettes (Nestlé, Mars et Colgate), 3,9 millions pour les producteurs d’endives, 1 million pour Bigard dans la viande (avec Gap, qui licencie près de 1.000 salariés). L’Autorité a lourdement sanctionné un secteur qui se trouve déjà dans la tourmente en raison de la crise économique. Les années passées, c’était plutôt dans le secteur de la téléphonie, des lessives ou de la distribution où l’Autorité portait le fer.
Direction le médicament
Il y a fort à parier que son champ d’action va se déporter vers d’autres secteurs, comme celui du médicament et de la pharmacie. "Nous voulons enquêter sur la formation des prix du médicament et notamment du médicament générique", a lancé Bruno Lasserre, président du gendarme de la concurrence. Laboratoires, grossistes, répartiteurs, pharmacie vont faire l’objet d’une enquête pour avis. Bruno Lasserre souhaite d’ailleurs que le médicament générique "ne soit plus vendu seulement dans les pharmacies", rejoignant ainsi le combat de Michel-Edouard Leclerc. Il pourrait bien être actif lors du projet de loi que défendra Marisol Touraine sur la santé à l’automne.
Pour l'action de groupe ouverte aux PME
Il s’est d’ailleurs félicité que nombre de ses préconisations aient été reprises dans le cadre de la loi Lurel sur l’outre-mer, et soutient activement le projet de loi Hamon en faveur de la consommation, notamment l’action de groupe au bénéfice des consommateurs. Il voudrait même que cette action de groupe puisse être ouverte à des PME, face à des concurrents ou autres, en raison du préjudice qu’elles subissent en cas de pratiques anticoncurrentielles, à l’instar des consommateurs.
Autre champ d’investigation, celui des moteurs de recherche et de la téléphonie, notamment Google, et des applications. "Les engagements de Google envers la Commission de Bruxelles ont fait l’objet de tests de marché sur quatre points, notamment auprès des entreprises françaises. J’ai le sentiment que ces tests de marché sont négatifs", a indiqué Bruno Lasserre. Une déclaration qui pourrait faire du bruit. "Nous sommes aussi préoccupés par les mobiles, Android ou Apple. Est-ce que demain, les consommateurs ne seront pas emprisonnés dans des écosystèmes dont ils ne pourraient pas sortir, au mains d’un oligopole très concentré ? Il faudra vérifier que les terminaux acceptent toutes les applications, au choix du consommateur.".
SUR LE MÊME SUJET
Top 100 des enseignes du commerce
AbonnésRetrouvez le classement annuel des 100 premières enseignes du commerce en France
Je découvre le classement