Les deux offres clarifiées pour Casino sont étudiées par les créanciers et par Bercy

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Casino a dévoilé le 4 juillet dans la soirée les deux offres qu’il a reçues. Ce qui permet d’avoir des chiffres précis. La partie se joue maintenant du côté des créanciers et du gouvernement.

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Magali Picard

05 juillet 2023 \ 11h15

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Magali Picard

05 juillet 2023 \ 11h15

Les deux offres clarifiées pour Casino sont étudiées par les créanciers et par Bercy — Bruno Le Maire, ministre de de l’Economie et des Finances, va examiner de près le volet social des prétendants à la reprise de Casino, gros employeur en France.

Suspendue dans la journée du 4 juillet, l’action Casino a plongé à l’ouverture de la Bourse ce matin du 5 juillet, de plus de 30%. Les marchés n’aiment pas les surprises et ne s’attendaient visiblement pas à une dilution aussi forte de la valeur de l’entreprise. Les offres des candidats à la reprise du distributeur stéphanois publiées dans la soirée du 4 juillet, après la tenue d’un conseil d’administration du groupe, ont permis de clarifier les choses. Pour mémoire, la dette s'élève maintenant à 7,6 milliards d'euros.

Guerre des chiffres

La guerre des chiffres et de la com’ avait été lancée dès le 4 juillet au matin. 1,35 milliard de fonds propres du côté du duo Kretinsky-Lacharrière, 900 millions d’euros du côté du trio Niel-Pigasse-Zouari avec la promesse de 2 milliards d’euros d’augmentation de capital. Dans ce jeu de poker menteur, chacun abat ses cartes avec soin. De l’avis des analystes, le document publié donne l’avantage sur le plan financier au premier actionnaire de Fnac Darty et à Fimalac. « Ils apportent 1,350 milliard d’euros de cash et au final aboutissent à effacer la dette pour un montant de 5,1 milliard d’euros, quand le trio français propose d'effacer la dette pour 3,450 milliards d'euros », note Clément Genelot, analyste chez Bryan&Garnier spécialisé dans la distribution. Aux termes de l’opération, Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière détiendraient 51% du capital.

Deux autres différences avec l’offre de 3F : leur offre est ferme, quand celle de Niel-Pigasse-Zouari est soumise aux prévisions de cash à court terme de Casino, sous trois jours. Une manière de se réserver une porte de sortie ? Et ITM (Intermarché) apparaît au détour d’une petite ligne, côté Kretinsky pour un « investissement additionnel au capital de Casino ». Quant à 3F, le montant de cash s’élève stricto sensu à 450 millions d’euros, l’autre moitié pour arriver à 900 étant sous forme de dette. Le trio apporte moins d’argent frais et possèderait aux termes de l'opération 57% du capital.

Attitude des créanciers

La décision revient maintenant aux créanciers, qui étudient les deux offres ce jour, mais aussi au ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, qui ne manquera pas d’examiner le volet social. Si le duo s’engage à garder le siège de Saint-Etienne, ce n’est pas là que sont majoritairement les emplois (mais tout de même 2000 dans la ville stéphanoise!), mais dans les 48 000 restants dans les magasins et entrepôts. Un volant que le trio s’engage à maintenir. Vendredi 7 juillet se tient un comité de groupe à Paris avec les syndicats. Jean-Charles Naouri, l'actuel patron, est attendu dans l'après-midi. Peut-être aura-t-il un début de réponse à apporter sur l'identité du futur propriétaire.

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