Vente de Casino : les syndicats, sans garanties sur l'emploi, appellent à un mouvement de grève

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L'intersyndicale est sortie "écoeurée" de la réunion avec Philippe Palazzi, futur patron du groupe Casino, et une administratrice judiciaire, qui s'est tenue à Saint-Etienne cet après-midi. Le sort d'une trentaine de magasins n'est pas connu. Elle appelle à la grève le 22 décembre et 23 décembre.

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Magali Picard

19 décembre 2023 \ 19h07

Mis à jour 20 Déc. 2023

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Magali Picard

19 décembre 2023 \ 19h07

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20 décembre 2023

Vente de Casino : les syndicats, sans garanties sur l'emploi, appellent à un mouvement de grève — Les salariés sont appelés à se mobiliser les 22 et 23 décembre.

La réunion a duré trois heures. Au siège de Saint-Etienne, l'intersyndicale du groupe Casino a rencontré Philippe Palazzi, futur patron du futur Casino, ainsi que Aurélia Perdereau, administratrice judiciaire chargée du dossier, et un membre du consortium réunissant Daniel Kretinsky, Fimalac et Attestor. Au lendemain de la confirmation par Casino de l'entrée en négociations exclusives avec Auchan et les Mousquetaires (Intermarché), les questions sont nombreuses. Aucun représentant d'Auchan ou d'Intermarché n'est présent. Quel avenir pour les 12 348 salariés (selon la direction de Casino) des plus de 300 magasins hypers et supers Casino? Quel avenir pour les 2000 salariés des 12 entrepôts? Quel avenir pour les 1770 salariés du siège? Si la direction ne prononce pas le mot de PSE, les syndicats, eux, ne se font guère d'illusions. "Nous ne savons pas combien de personnes pourront bénéficier d'un PSE, répond Jean Pastor, porte-parole (CGT) de l'intersyndicale et qui a assisté à la réunion. Courant janvier, des mesures d'accompagnement seront mises en place." Une prochaine rencontre est prévue le 4 janvier, toujours sous le même format. En revanche, le détail de la liste a été fourni : sur les 313 magasins, 241 sont des supermarchés, 65 des hypermarchés, 3 drives, 1 Spar et 3 Leader Price.

Les salariés redoutent le passage vers le statut d'indépendant

Pourtant, les repreneurs potentiels, Auchan et Intermarché, se sont voulus rassurants dans leurs communiqués respectifs publiés le 18 décembre. Les deux évoquent le "maintien du maximum de collaborateurs dans les points de vente actuels" et Casino assure que "l'ensemble des salariés des magasins transférés seront repris par le Groupement les Mousquetaires et Auchan Retail". Mais l'inquiétude est là. Jean Pastor, 31 ans de maison Casino, travaille comme boucher dans un magasin Casino à Marseille les Caillols. Son magasin fait partie de la liste de la deuxième vague rachetée par Intermarché. Comme beaucoup, il redoute le passage chez un indépendant. "Le Far-West", dit-il. Dans les magasins indépendants, la convention de branche s'applique, sans, souvent, les avantages que proposent les groupes intégrés via des accords maison. L'intersyndicale voudrait négocier une charte transposable d'enseigne en enseigne, au-delà des quinze mois garantis suite à un changement de bannière. Elle s'inquiète également d'un possible passage en location-gérance des hypermarchés du côté d'Auchan.

Le sort de trente magasins inquiète les syndicats

Reste les chiffres. Les syndicats ne s'y retrouvent pas. Auchan et Intermarché se sont portés candidats pour 313 magasins, mais, "il y en a 343 au total", affirment-ils. Que va devenir la trentaine de différence? "Un nombre infime de supermarchés Casino va passer sous enseigne Monoprix", assure Jean Pastor. Celui-ci se dit "écoeuré" par les "mensonges de la direction". Aucune liste précise, ni répartition de magasins entre les deux candidats à la reprise, n'a été fournie. Pas plus que des garanties, sans doute impossibles à donner, sur les entrepôts, ni sur le siège situé cours Antoine Guichard à Saint-Etienne, un bassin d'emploi déjà mal en point. Tout cela devrait être décidé en janvier. D'ici là, l'intersyndicale appelle à un mouvement de grève dans les entrepôts le 22 décembre et dans les magasins le 23 décembre.

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