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Marketing digital
Les influenceurs, ces nouveaux chouchous de la grande consommation
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Les influenceurs, ces nouveaux chouchous de la grande consommation
LSA se penche sur les influenceurs, ces stars des réseaux sociaux à qui la grande consommation fait désormais les yeux doux pour promouvoir des produits, redorer sa marque et rajeunir sa cible. Collaborer efficacement avec eux requiert de maîtriser les codes de leurs prises de parole, bien moins réglementées que n’importe quel autre moyen de communication... Cette enquête est issue de notre édition du 23 septembre 2021.
- 18 % des internautes disent suivre des influenceurs sur les réseaux sociaux, dont 39 % des 15-24 ans et 28 % des 25-34 ans
- 39 % déclarent avoir acheté un produit suite à la publication d’un créateur de contenus (39 %pour les 15-24 ans et 49 % des 25-34 ans)
Avec plus d’un quart des ventes réalisées sur le web, le trait d’union entre réseaux sociaux, influenceurs et e-commerce existe depuis longtemps en Chine. Les sites web d’enseigne étant quasi inexistants, tout se passe sur quelques plates-formes clés, les influenceurs ont donc pour mission de créer une préférence d’enseigne ou de marque… et de générer directement des ventes.
Dans ce domaine, Viya est LA star incontournable, elle est devenue millionnaire grâce à cette activité. Côté beauté, l’androgyne Austin Li Jiaqi se démarque. Le « roi du rouge à lèvres » est parvenu à en vendre 15 000 en cinq minutes, détrônant ainsi le record de Jack Ma, le fondateur de l’e-commerçant numéro un chinois, Alibaba. « Comme l’influence est une pratique très courante en Chine, les acteurs, chanteurs mannequins ou autres célébrités deviennent aussi régulièrement des influenceurs. L’une d’entre elles est enceinte ?Elle sera approchée par des marques pour les produits de grossesse. Un autre fait un régime ? C’est une opportunité pour des marques de produits amincissants, etc. », explique Betty Touzeau, cofondatrice du cabinet Paris 2 Beijing.
Avec le live shopping, qui constitue un vrai levier de ventes en ligne depuis cinq ans dans ce pays, les plates-formes tentent de remonter le filon en prenant des parts au sein des agences de ces supervendeurs. Ainsi, Bytedance, la société qui détient TikTok (Douyin en Chine), a investi dans Weinian à hauteur de 1,48 %, le 2 juillet dernier. Weinian ? C’est l’entreprise qui tire les ficelles des contrats des plus gros influenceurs en Chine, dont la célèbre Viya. Le site Alibaba s’appuie, lui, sur l’influence pour tenter de se faire un nom au-delà des frontières chinoises. Son objectif : en mobiliser plus de 1 million dans le monde d’ici à 2023.
Aujourd’hui, la pratique se généralise aussi sur le Vieux Continent. Pepsi, Nestlé, Carrefour, Lidl, Nestlé… Autant de grands noms qui ont accéléré leurs efforts en matière d’influence, jusqu’à constituer un axe stratégique pour certains comme Yves Rocher et Jennyfer. Un terrain très vaste s’ouvre à eux : la France recense quelque 150 000 influenceurs, c’est-à-dire des personnes ayant un pouvoir de prescription en ligne grâce à leur contenu diffusé principalement sur YouTube, Instagram, Facebook, TikTok et Snapchat. Parmi eux, on distingue différentes strates d’influenceurs, à activer selon les objectifs définis et le budget alloué au projet. « Entre 50 000 et 300 000 abonnés, ce sont des comptes qui travaillent l’engagement à la marque. Au-delà, on travaille surtout la notoriété », distingue Delphine Benedic, directrice marketing international de l’agence marketing Territory Influence. Les stars les plus « bankables », qui rapportent de l’argent, viennent du monde des émissions de téléréalité, Nabilla en tête. La plate-forme vidéo YouTube fait, elle, émerger plein d’humoristes, à l’instar de Cyprien ou Squeezie, travaillant plus ou moins fréquemment pour des entreprises. Le plus célèbre d’entre eux, Norman, a ainsi collaboré avec Fanta, la marque de chocolat Crunch ou encore les montres Daniel Wellington, entre autres. Leurs vidéos dépassent régulièrement les 10 millions de vues, seules la finale de l’Euro 2020 de football (12 millions) et quelques allocutions du président Emmanuel Macron ont récemment fait mieux à la télé !
Portrait-robot des influenceurs français
Pour structurer cette prise de parole, les grands groupes ont défini la place à accorder à l’influence. « Pour chaque temps fort, nous définissions à présent si on fait un relais via l’influence et comment », indique ainsi Isabelle Schmidt, directrice de la communication de Lidl. Trois personnes s’occupent en interne des réseaux sociaux, équipe qui est rattachée depuis le mois de janvier au service publicité, « car c’est aussi un pan du business », souligne-t-elle. L’enseigne reconnaît payer peu d’influenceurs, mais s’appuie sur ceux qui aiment déjà la chaîne de magasins et le revendiquent sur la Toile. Les équipes d’Isabelle Schmidt organisent en outre régulièrement des voyages et des événements pour leur proposer des contenus à poster sur leurs réseaux sociaux. D’autres affinent le choix des influenceurs à recruter, selon leur stratégie. « Nous sélectionnons des micro- et macro-influenceurs pour chacun de nos axes de communication. Certains parleront de notre RSE, d’autres relaieront nos innovations. Enfin, certains sont choisis pour parler de notre programme de fidélité », développe Célia Darnault, responsable communication, médias et RSE de Nescafé Dolce Gusto.
Chez Carrefour, des porte-paroles internes et externesChez Carrefour, une partie de l’influence est gérée en interne. La « Carrefour family » regroupe une vingtaine de créateurs de contenus, réunissant parfois moins de 10 000 abonnés, pour lesquels Carrefour communique sur les bons plans et leur délivre des codes promotionnels. Une dizaine de gros instagrammeurs sont en outre sélectionnés via l’agence Ctzar. Dans ce cas, ce sera soit pour parler des marques propres de l’enseigne et de nutrition, soit pour aborder l’engagement RSE Act for Food du groupe. « Pour ces influenceurs, en plus des posts contractualisés, nous leur communiquons toutes nos grosses campagnes afin de créer un fil rouge, libre à eux de les relayer ou non. Nous créons des événements et des défis spécifiquement pour eux. Et nous suivons, bien sûr, la mesure du succès de leurs posts », indique Nathalie Jacquier, directrice marketing stratégique du groupe Carrefour. Cette dernière précise que le reach, c’est-à-dire la portée de la communication, est bien meilleur par le biais des influenceurs que lorsque Carrefour s’exprime directement.Chez Jennyfer, des petits budgets mais de grandes ambitions« On ne veut pas des clients,on veut des fans », résume Jean-Philippe Evrot, directeur marketing digital et communication de Don’t Call Me Jennyfer, le nouveau nom de l’enseigne de mode. C’est dire l’importance des réseaux sociaux dans sa stratégie... Seul hic à ce virage amorcé en 2018, Jennyfer est loin d’avoir les mêmes budgets que ses concurrents Berskha, Pull& Bear ou H&M.Sa solution : créer des « squads d’influenceurs » déjà lotis de communautés fortes pour cibler les 10-19 ans et en faire des passionnés de la marque. Léna Situations et Mayadorable, pour ne citer qu’elles, ont ainsi cosigné une collection avec Jennyfer, dont certaines pièces ont été écoulées sur le site en quelques heures ! Les influenceurs s’affichent même dans les vitrines des magasins de l’enseigne. « Ils nous offrent leur notoriété en ligne, on les fait émerger dans le monde physique », assure Gregory Le Perlier, media manager chez Don’t Call Me Jennyfer. En plus de cette forte résonance, la marque entretient sa communauté en ligne via un média créé lors du premier confinement et diffusé désormais chaque jour sur TikTok, Break.Chez L’Oréal, une stratégie finement ciseléeLe mastodonte de la beauté, aguerri à l’influence, sélectionne d’abord, pour chaque marque, une égérie qui compte parmi les macro-influenceuses. « Elle doit être en adéquation avec les valeurs, ce sera par exemple une acheteuse de produits bio pour représenter La Provençale ou Sanoflore », précise Élise Ducret, directrice marketing de L’Oréal France. Des blogueurs beauté reconnus sont en outre choisis pour constituer des ambassadeurs de marque. Ils sont pour cela régulièrement alimentés en actualité et en produits. L’Oréal crée aussi des expériences dédiées, des moments forts pour en faire des ambassadeurs, comme Sananas pour Nyx et Noholita pour Lancôme. En plus de ces relations contractualisées, une centaine de « mid-influenceurs » (entre 50 000 et 500 000 abonnés) et de micro-influenceurs triés sur le volet reçoivent des marques de L’Oréal des produits en avant-première, dans l’espoir qu’ils les relaient sur leur compte. Côté plates-formes, « Instagram est privilégié pour les marques statutaires comme Yves Saint Laurent, Armani. Des marques plus accessibles comme Dop vont préférer TikTok. Snapchat est utilisé pour des codes promotionnels sur Maybelline et L’Oréal », précise Élise Ducret.Chez Yves Rocher, un outil de conquêteDepuis 2019, pour le groupe breton, l’influence est devenue un outil soutenant son expansion. « Elle permet de nous faire connaître rapidement sur un nouveau marché, comme nous le faisons actuellement au Ghana », précise Léa Fischer, international social media manager d’Yves Rocher à l’international. L’enseigne pilote ses propres actions d’influence grâce à la plate-forme Reech. Elle y sélectionne des influenceuses en affinité avec ses valeurs. Les équipes regardent ensuite si Yves Rocher possède une activité e-commerce sur place. Si oui, des codes promotionnels seront distribués aux influenceuses retenues.Ainsi, au Chili, certaines d’entre elles, travaillant en exclusivité avec Yves Rocher sur la beauté, touchent même des commissions quand elles déclenchent des achats par ce biais ! Si le site Yves Rocher n’est pas marchand, le groupe préférera alors des happenings en magasin, souvent fortement relayés. Pour ces temps forts, chaque social manager de zone reçoit des lignes directrices adaptées à ses budgets dédiés à l’influence. Les canaux privilégiés, de même que les produits et les senteurs mises en avant, s’adaptent bien sûr aux codes du pays. Si l’Europe est fan d’Instagram, les Saoudiens lui préfèrent Snapchat. En Israël, une influenceuse, devenue l’égérie d’Yves Rocher dans le pays, s’affiche même sur la carte de fidélité chère à l’enseigne de cosmétiques.
LSA Databoard
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